Le 16 septembre 2017, les amateurs de street art célébraient l'ouverture du Museum of Urban Contemporary Art de Berlin. A l'extérieur comme à l'intérieur, l'immeuble s'est transformé en véritable flambeau d'art urbain, avec ses murs recouverts de dessins et des toiles portant la marque de plusieurs stars du street art. Cependant, même si l'ouverture de ce musée, qui est d'ailleurs considéré comme le plus grand jamais dédié à l'art urbain, est un signe que ce genre a commencé à être plus accepté, il est toujours considéré comme du vandalisme par certains. Découvrons alors plus en détail cet édifice.
Avant la fondation Urban Nation, qui s'est donné comme mission de promouvoir la création urbaine en Europe, il aurait été dur d'imaginer la naissance d'un musée de cette importance consacré au Street Art, tant l'essence de cet art flirte avec l'anticonformisme et parfois l'illégalité. Considéré comme vecteur de vandalisme et de pollution visuelle par certains, les arts urbains, loin de faire l'unanimité, se sont presque toujours exprimé loin des musées. Pourtant, Berlin a pris le pari de la création d'une galerie dédiée au Street Art. Rien d'étonnant quand on sait que la capitale allemande riche en fresques murales a toujours affiché sa sympathie pour les arts urbains. La détermination et le travail persistant de ces arts urbains sont la preuve que tout peut devenir réel seulement si vous y croyez vraiment, pas seulement dans ce cas, mais avec tout dans la vie. Par exemple, si vous espérez vraiment qu'un jour vous gagnerez à la roulette en ligne et que vous rentrerez chez vous avec de gros lots, votre rêve se réalisera, c'est certain.
Nommé Musée des arts contemporains de Berlin (Museum of contemporary arts of Berlin en version originale), cet édifice est désormais le plus grand au monde à se consacrer aux graffitis de manière permanente. Pour rester dans l'esprit Street Art, des dessins sont présents sur les murs du musée, en plus des œuvres exposées sur les toiles. Cent cinquante artistes, dont la mystérieuse star Banksy, y sont exposés. Il sera accompagné de grands noms du domaine, tels que Ricky Lee Gordon, Deih XLF ou encore Shepard Fairey, qui y expose une toile de deux étages. Cet artiste est notamment connu pour « Hope », son portrait de Barack Obama en 2008. Le musée abrite également des œuvres d'un des pionniers du graffiti, Futura, qui s'est fait un nom en peignant des métros de New York dans les années 70.
Près de 50 ans après leur naissance dans les tunnels du métro new-yorkais dans les années 70, les arts urbains sont de plus en plus considérés comme un genre à part entière de l'art. Ils ont donc désormais droit à la préservation de l'heure histoire. Une tâche qui, selon Yasha Young, directrice d'Urban Nation, revient au musée, et cela permettra de préserver les œuvres des outrages du temps. Alors plus qu'un simple abri, le Musée des arts contemporains de Berlin retrace l'évolution de l'art urbain.
D'un autre côté, cet avis n'est pas partagé par certains puristes. En effet, selon ces derniers, un musée détruit l'esprit subversif et temporaire du Street art qui, comme son nom l'indique, doit s'exprimer dans la rue. Néanmoins, cette conception a été battue en brèche par les récentes incursions d'œuvres d'art urbain en musée, et à titre d'exemple, on peut citer le Musée d'art contemporain de Lyon a accueilli durant l'année 2016, l'exposition « Wall Drawings ».
Le musée lancé par Urban Nation à Berlin n'est pas le premier consacré à ce genre, et au vu des tendances actuelles, il ne sera surement pas le dernier. Avant le nouvel édifice qui trône à Berlin, les œuvres des arts urbains étaient déjà présentes dans de nombreux musées européens. On peut à ce titre citer le musée d'art urbain et contemporain de Munich, le musée d'art de rue en plein air d'Amsterdam, le Street Art Museum de Saint-Pétersbourg et le Street Museum de Londres. Ainsi, cet établissement de Berlin n'innove réellement que par sa taille et les investissements colossaux qui ont précédé sa création. En tout cas, la multiplication de ce type de musée, quoiqu'en disent les puristes du genre, promet de beaux jours au Street Art.